Littérature | Ma bonne étoile de Clara Richter – le Young Adult français a de beaux jours devant lui
- H-tag
- 14 mars 2018
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 avr. 2018
Clara Richter a remporté le concours littéraire organisé autour de la série U4 publiée par Nathan. Ma bonne étoile est son premier roman Young Adult publié aux éditions Dreamland (City Editions).

Ma bonne étoile est l’histoire d’une adolescente Alix, qui fait face à un drame familial. Son grand frère Paul s’est noyé. En même temps, elle fait la connaissance d’Elyas, un réfugié Syrien. Tous deux, brisés par le passé qui les hante et touchés par le deuil, vont finir par reconstruire leur nouvelle vie ensemble.
Clara Richter aborde un thème d’actualité sensible, la guerre en Syrie, avec réalisme et justesse sans tomber dans les clichés. L’intrigue est bien menée, montant crescendo au fil des pages. Les personnages ne sont ni larmoyants, ni insipides, au contraire, ils sont captivants et nous embarquent finement dans leur histoire d’amour entre larmes et sourires.
En bref, un récit drôle, original et émouvant servi par une très belle plume ! A lire sans modération !
Clara Richter a bien voulu répondre aux questions de FastFrame.
Bonjour, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis originaire de Vichy et je vis en Bretagne où je suis professeure des écoles le jour et auteure la nuit.
Vous avez remporté le concours organisé autour de la série U4. Pouvez-vous nous expliquer en quoi cela consistait ?
Même si je suis une lectrice éclectique, j’affectionne particulièrement la littérature jeunesse et notamment les romans pour adolescents, récemment estampillés « young adult ». Quand j’ai lu la saga à succès U4, publiée chez Nathan, j’ai été fascinée par le travail incroyable réalisé par les quatre auteurs (Hinckel, Trébor, Villeminot et Grevet) : une vraie gageure ! Après l’écriture de Ma bonne étoile, et avant de me relancer dans un long projet, j’ai décidé de participer à ce concours de nouvelles autour de la saga U4, organisé par les éditions Nathan et Syros, qui m’offrait la possibilité de me diversifier, puisque je n’avais jamais écrit de format nouvelle. Lorsque l’éditrice de chez Nathan m’a appelée pour m’annoncer que j’avais gagné, j’étais aux anges ! C’était ma première expérience éditoriale, avec à la clé une publication de ma nouvelle dans le spin-off de la série : U4. Contagion. Six mois plus tard, j’étais invitée au Salon du livre jeunesse à Montreuil pour rencontrer les auteurs et le public. Un souvenir mémorable.
Ecrivez-vous depuis longtemps ?
Je viens d’une famille de profs, j’ai toujours baigné dans les livres, et j’ai toujours griffonné des petites histoires, des carnets de voyage ou un journal intime, mais mon premier roman abouti date d’après la naissance de ma deuxième fille, il y a quelques années.
A propos de Ma bonne étoile, comment vous est venue l’idée de l’écrire ?
J’ai un souvenir très précis de ce moment-là. C’était en 2015. J’étais en voiture et j’écoutais à la radio les informations qui relataient le chavirage d’un bateau de migrants fuyant la guerre en Syrie, et je me désolais de l’inertie de la communauté internationale pour le problème syrien. En changeant de station, je suis tombée sur Caravane, la chanson de Raphaël, qui traite aussi d’une forme d’exil. Une idée en enchaînant une autre, j’ai songé à un jeune migrant syrien, passionné de guitare, qui arriverait en France après un exil éprouvant… Le personnage d’Elyas était né. Quelques jours après, le drame de la mort du petit Aylan Kurdi s’affichait sur les écrans du monde entier et je me suis dit qu’il fallait impérativement que j’écrive mon histoire. En hommage au petit garçon disparu, j’ai donné le prénom d’Aylan au grand frère d’Elyas.
Avez-vous fait des recherches, notamment en ce qui concerne le passé d’Elyas ?
J’ai lu de multiples ouvrages sur la Syrie et sur la guerre qui déchire le pays depuis 2011, notamment ceux des journalistes syriens Samar Yazbek et Yassin Al Haj Saleh, pour comprendre les origines du conflit. Sans entrer dans des détails politiques, je voulais faire d’Aylan, le frère d’Elyas, l’une des voix de ces jeunes gens qui voulaient une vraie démocratie pour la Syrie. J’ai aussi compilé des dizaines de témoignages de migrants syriens pour appréhender leur état d’esprit, leurs attentes, leurs appréhensions.
Quels sont vos auteurs préférés et vos derniers coups de cœur littéraires ?
Je suis une lectrice avec des goûts très diversifiés. Je peux aussi bien lire des polars, que de la littérature blanche, des albums ou des romans jeunesse, des BD, des comédies romantiques… Mais malgré tout, j’aime beaucoup Jane Austen et je suis une fan inconditionnelle de Harry Potter. Quant à mes derniers coups de cœur, j’ai lu l’année dernière un livre de l’auteure israélienne Dorit Rabinyan, Sous la même étoile, qui traite de façon bouleversante la question israélo-palestinienne, sous le prisme d’une histoire d’amour entre une jeune Israélienne et un peintre palestinien. Un véritable coup de maître. J’ai aussi dévoré La servante écarlate de Margaret Atwood, un régal dans le genre roman d’anticipation, qui interroge la place de la femme dans la société avec une acuité glaçante de vérité. En littérature jeunesse, je suis une adepte de Clémentine Beauvais, dont le Songe à la douceur m’a marquée à vie.
Enfin, souhaitez-vous dire un mot à vos lecteurs et futurs lecteurs ? Merci
Un immense merci à tous ceux qui sont partis ou partiront à la découverte de l’histoire d’Alix et Elyas. Je suis heureuse que le roman young adult puisse toucher et émouvoir bien au-delà de la tranche d’âge visée. La preuve en est qu’une de mes lectrices a 94 ans ! Je suis très touchée par tous vos témoignages que je reçois depuis la sortie du livre. Maintenant, j’ai hâte de partir à votre rencontre lors des séances de dédicace !
Résumé :
La vie d’Alix a basculé à la mort de son grand frère Paul qui s’est noyé lors d’une soirée entre amis. Depuis ce drame, la jeune lycéenne est submergée par des émotions qui l’étouffent : rage, tristesse, culpabilité, incompréhension.
Fragile et meurtrie, Alix croise le chemin d’Elyas, un garçon dont l’existence a également volé en éclats. Il a fui la Syrie où ses parents, ses frères et sœurs ont été tués sous ses yeux. Entre les deux adolescents, la compréhension est immédiate. L’attirance aussi.
Ensemble, ils vont tenter d'apprivoiser leurs nouvelles existences et de résoudre le mystère de la mort de Paul. Est-ce un suicide ? Un stupide pari Facebook qui a mal tourné ? Ou bien son frère avait-il un secret ? Obnubilée par cette enquête, Alix ne réalise pas à quel point Elyas a, lui aussi, besoin d’aide…
Déchirant et émouvant : un magnifique roman sur la force du premier amour.
Ma bonne étoile de Clara Richter
Sortie le 10 janvier 2018
14,90 € aux éditions Dreamland (groupe City Editions)

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