Littérature | Le fou de Layla de Nadia
- H-tag
- 18 mars 2018
- 5 min de lecture
Le fou de Layla est un magnifique conte contemporain pour adulte. Plongé au cœur du Maroc des années 80, le lecteur se délectera à découvrir la romance naissante et impossible entre Layla et Saïd. L’auteure décrit avec réalisme le quotidien des deux adolescents, les joies et souffrances qui jalonnent leur vie.

Ce roman est tout à la fois une incantation à l’insouciance, un hymne à la jeunesse, une ode au véritable amour, un voyage au cœur d’un Maroc authentique et envoûtant.
La plume de l’auteure est poétique digne des contes des mille et nuits, avec une touche de modernité. Une histoire d’amour des temps modernes comme il n’en existe plus.
Résumé de l’histoire :
« D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours connu Saïd.
Mes plus lointains souvenirs sont avec Saïd et je n’ai jamais douté qu’il fasse partie de mes derniers.
Je me suis souvent demandée ce qu’auraient été nos vies si je n’avais pas ouvert les yeux sur sa présence rassurante à mes côtés, mais surtout je n’ai jamais cessé de m’interroger sur ce qu’aurait été sa vie s’il n’avait pas eu comme mission de veiller sur moi… »
Casablanca – 1987
Layla a sept ans et grandit dans une oasis de bonheur et d’insouciance, entourée de sa famille et de Saïd, son confident et compagnon de jeu avec lequel elle partage tout.
Elle nourrit, au fond de son cœur, un vœu secret : que Saïd puisse un jour l’aimer comme Qaïs aime Layla dans le conte « Majnoun Layla » dont elle tient son prénom qui la fascine tant.
La vie se chargera de lui apprendre qu’il faut parfois se méfier des vœux, car ils peuvent se réaliser.
« Le fou de Layla » vous invite à un voyage, une plongée dans le Maroc des vingt dernières années afin de suivre les destins croisés de Layla et de Saïd, parsemés de joies, d’insouciance, de turbulences, de passion et de déraison.
L’auteur a bien voulu répondre aux questions de H-tag.
-Bonjour Nadia, merci d’avoir accepté notre demande d’interview, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Bonjour H-tag et merci de me faire l’honneur de cette interview.
Je m’appelle Nadia, je suis parisienne de naissance et je vis depuis maintenant 4 ans à Londres avec ma petite famille. J’exerce une profession aux antipodes de l’écriture et de la créativité, mais les livres et l’écriture ont toujours fait partie de ma vie et j’ai toujours adoré inventer des histoires et me plonger dans celles des autres. Je suis ce qu’on appelle, « une littéraire contrariée », et même si cela m’a pris un peu de temps, j’ai fini par revenir à mes premières amours.
-Vous avez déjà écrit un premier roman, Puisque tu pars, pouvez-vous nous en parler ?
« Puisque tu pars… » est une histoire d’amour, qui commence, une fois n’est pas coutume par la fin. James et Juliette sont réunis pour signer leur divorce et ainsi mettre fin à dix ans d’une histoire d’amour passionnée. L’occasion pour chacun de se remémorer et de nous livrer leur vision de ces dix dernières années.
L’écriture à deux voix s’est imposée à moi, car il n’y a jamais une seule histoire, un seul point de vue ou une « vérité ». James et Juliette vivent, interprètent et réagissent aux moments clés de leur histoire par le prisme de leur passé, leur fragilité, leurs certitudes et leurs doutes.
Le couple est un sujet fascinant, le couple se constituant, le couple s’aimant, le couple évoluant à l’épreuve du temps et des évènements : il demeure un mystère et une source d’inspiration infinie.
-La romance est au cœur de vos romans, comment vous est venue l’idée du Fou de Layla ?
L’idée du fou de Layla s’est imposée à moi tout d’abord par le conte de Majnoun Layla. Ce conte légendaire peuple l’imaginaire de tout enfant né en Orient et il a toujours exercé une fascination sur moi par son côté tragique mais également poétique. Il sert de fil rouge à mon roman.
Layla et Saïd s’aiment d’un amour inconditionnel, passionnel qui s’affranchit de toutes les barrières et de toutes les frontières, mais pourtant, il s’inscrit dans une temporalité, une réalité sociale, traditionnelle et économique qu’il est difficile, voire impossible, d’ignorer. L’amour peut-il dès lors s’imposer et bousculer les lignes ? Peut-on s’affranchir de son milieu et de son histoire ? Je suis passionnée par ce qui fait qu’on est comme on est, ces fêlures et ces cassures connues ou non de soi et des autres, mais qui pourtant pèsent, qu’on le veuille ou non, sur nos actes et nos interactions, même s’il n’y a, heureusement, jamais de fatalité.
C’est aussi ce que j’ai voulu mettre en lumière avec ce récit.
-Vous écrivez et décrivez avec tant de réalisme le Maroc des années 80, vous êtes-vous inspirée de votre vie, de votre propre expérience ?
Je souhaitais que « Le fou de Layla » ne soit pas qu’une romance, j’ai aussi voulu tenter de coucher par écrit le Maroc des années 80 et 90 où j’ai vécu quelques années.
Il est donc vrai qu’en décrivant l’enfance de Layla et de Saïd, je leur ai prêté beaucoup de mes souvenirs, des quartiers, des odeurs et des images du Maroc de mon enfance. Je voulais que le lecteur s’imprègne de ses ambiances, de ses traditions et de ses contradictions et qu’il appréhende ce pays en dépassant l’image d’Épinal ou de carte postale, en touchant également du doigt certaines réalités et injustices sociales et qu’il découvre, peut-être ainsi, un Maroc plus authentique.
-Votre histoire se déroule à une époque où les réseaux sociaux n’existaient pas, pensez-vous qu’une telle histoire d’amour est possible aujourd’hui ?
Bien sûr, je pense qu’une histoire d’amour comme la leur est possible et j’ai presque envie d’ajouter heureusement et malheureusement. C’est aussi pourquoi des histoires d’amour comme celles de Roméo et Juliette, de Qays et Layla traversent les époques et ne se démodent pas. Peu importe les progrès et les moyens de communication, il demeure hélas toujours, de nos jours, des obstacles placés sur la route de couples d’amoureux, qu’ils soient liés à leur milieu social, la couleur de leur peau, leur orientation sexuelle ou leur religion. Mais heureusement aussi, ce qui reste universel, c’est la force de l’amour qui s’impose aux autres et aux amoureux eux même, car on ne choisit pas qui on aime.
-Avez-vous d’autres projets en cours, si oui quels sont-ils ?
J’ai deux projets actuellement, sans savoir lequel prendra le dessus. Le premier est un projet qui me tient à cœur et qui mûrit en moi depuis de nombreuses années déjà. Il a aussi une forte charge émotionnelle, car il s’agit d’écrire l’histoire d’une femme exceptionnelle et que j’admire : ma grand-mère.
L’autre roman sur lequel je planche actuellement est une histoire à plusieurs voix et qui aura pour cadre la banlieue parisienne.
-Enfin, auriez-vous un message à faire passer à tous les amoureux d’aujourd’hui ?
Pour répondre à cette question, je vais paraphraser mes amants de papier et Layla tout particulièrement en disant que l’amour est toujours beau, et il ne faut jamais laisser quelqu’un ou une société vous laisser penser que ce n’est pas le cas. Si deux âmes se choisissent, ou devrais-je plutôt dire se reconnaissent, alors rien ni personne ne devrait pouvoir imposer sa loi et se dresser contre ce choix.
-Merci Nadia d'avoir répondu à nos question.
Le fou de Layla de Nadia
Editeur : Independently published 314 pages
9,99 euros
CE ROMAN A ÉTÉ FINALISTE DU PRIX DU JURY DU CONCOURS AMAZON DES PLUMES FRANCOPHONES 2017

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