Littérature | Charlie, 17 ans. Un récit poignant sur les attentats Charlie Hebdo

Parce que cette partie de notre histoire doit être connue par nos générations futures. Parce que depuis cette journée, la France voir noir. Parce que, parce que… Nina Frey nous propose un récit bouleversant et terrifiant de réalisme. Un roman sur notre histoire. Celle de la France en pleurs.

Janvier 2015, 11h45.

Charlie, étudiante dans un lycée à Paris, nous sommes le 7 janvier 2015, il est très précisément 11h45 et Paris vire au noir. À quelques rues du lycée de Charlie, l’horreur vient de se produire. Personne ne sait vraiment ce qu’il vient de se passer. Les seules informations qu’elle dispose, c’est un SMS de sa mère lui indiquant :

"Charlie, ne sors pas ce midi, self STP. Appelle-moi. Maman."

Sur internet, les infos fusent, les premiers bilans humains se font compter. Avec "Charlie, 17 ans, nous retrouvons un récit touchant et terrifiant de réalisme. Avec une plume absolument sensationnelle, sous forme de témoignage. Le plus déstabilisant c’est pendant la lecture de certains passages, on sait très bien ce qui va se passer malgré la petite lueur d’espoir sur l’avancée des l’opérations mais l’inévitable arrive. Triste mais essentiel pour bien comprendre ce qu’il se passe dans la tête d’une jeune de seulement 17 ans qui voit sa ville passer de la capitale touristique à la ville à fuir.

Nous avions quelques craintes avant notre lecture sans vous le cacher, ayant peur que l’auteure soit trop sur l’aspect "Informationnelle" mais ce n’est pas le cas. C’est un véritable roman. Une vraie perle. Les chapitres s’enchaînent sans regarder la montre, les mots, le vocabulaire et varié et non complexe. Une petite perle rare à avoir dans sa bibliothèque.

-Nous avons eu la chance de pouvoir interviewer l'auteure qui répond à quelques-unes de nos questions !

-Pourquoi avoir écrit sur "Charlie Hebdo" ?

À dire vrai, ce fut un déclic. Nous nous apprêtions à partir pour la marche républicaine quand le prénom de Charlie s'est imposé à moi ; une évidence. J'ai tout de suite décidé qu'elle aurait 17 ans. Qui d'autre que la jeunesse pour exprimer ce chaos d'émotions et soulever les questions ? Qui d'autre que la jeunesse pour parler d'espoir ?Nous étions tous en apnée sous la vague des événements. Poser les émotions sur le papier, témoigner, cela m'est apparu comme le seul moyen d'avancer.

-Ce récit paraît extrêmement réaliste, il existe une part de vérité dans les

actions de Charlie ?

Ce récit est en effet inspiré de vécu — des lieux, des émotions, des bribes de conversations, certaines scènes telles que la Marche Républicaine — sans être autobiographique. C'est avant tout un roman témoin. J'ai voulu permettre à chacun de s'interroger sur son propre vécu et surtout, sur le sens donné à "l'après".

Ainsi, le personnage de Charlie est le miroir de l'événement — celle à qui certains s'identifient ou qui fait réagir — elle met en lumière la diversité des réactions et points de vue.

Le personnage de Sami, lui, porte des thèmes et valeurs qui me tiennent à cœur — l'identité, la solidarité — qu'il m'a semblé essentiel de rappeler.

Tous les deux expriment une part des mes propres douleurs et espoirs.

-Pourquoi avoir choisi l'auto édition ?

Janvier 2016 approchait. Je craignais qu'on oublie, j'ai eu besoin de partager des petits bouts d'espoir. L'auto-édition m'a donnée cette opportunité au bon moment, je n'ai pas hésité.

Presqu'un an plus tard, je ne regrette pas : vous n'imaginez pas les rencontres incroyables que j'ai faites (lecteurs, auteurs, bloggers) et l'immense bonheur de faire vivre ce texte au travers de retours comme le vôtre.

-D'autres romans à prévoir ?

Oui ! Je prépare la publication d'une romance rock se déroulant à Paris, sur fond de quête d'identité et de différence. Le roman parlera d'une jeunesse résolue à trouver sa place (des thèmes qui me tiennent résolument à cœur...)

Rendez-vous début 2017 pour vous le présenter !

Merci Nina d'avoir répondu à nos questions.