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Cinéma | Dans les salles en septembre 2019 - AU NOM DE LA TERRE

Au nom de la terre est tiré de la propre histoire du réalisateur Edouard Bergeon. Guillaume Canet interprète le personnage principal, Pierre, directement inspiré du père agriculteur du cinéaste. "Le film est tiré de mon vécu. Je suis descendant d’une longue lignée de paysans, fils et petit-fils de paysans, tant du côté de ma mère que de mon père. Christian Bergeon, mon père, s’est installé comme agriculteur en 1979 avec l’envie et la passion du métier. Avec ma mère, ils ont beaucoup travaillé pour que ma soeur et moi vivions une jeunesse heureuse à la ferme. Au nom de la terre est une saga familiale qui porte un point de vue humain sur l’évolution du monde agricole de ces 40 dernières années."



Date de sortie 25 septembre 2019 (1h 43min)

De Edouard Bergeon

Avec Guillaume Canet, Veerle Baetens, Anthony Bajon

Genre Drame

Nationalité Français


Le film :

Pierre a 25 ans quand il rentre du Wyoming pour retrouver Claire sa fiancée et reprendre la ferme familiale. Vingt ans plus tard, l'exploitation s’est agrandie, la famille aussi. C’est le temps des jours heureux, du moins au début… Les dettes s’accumulent et Pierre s’épuise au travail. Malgré l’amour de sa femme et ses enfants, il sombre peu à peu… Construit comme une saga familiale, et d’après la propre histoire du réalisateur, le film porte un regard humain sur l’évolution du monde agricole de ces 40 dernières années.




Edouard Bergeon est l’auteur de nombreux reportages et documentaires pour la télévision. Au nom de la terre est son premier long-métrage de fiction. "L’idée ne m’aurait pas effleuré si je n’avais pas fait la connaissance de Christophe Rossignon, le producteur du film. En 2012, il a vu « Les Fils de la terre », un quatre-vingt-dix minutes dans lequel je suivais Sébastien, un agriculteur dont la trajectoire me rappelait celle de mon père. Christophe, lui-même fils et frère d’agriculteur, a été bouleversé par le film et a souhaité me rencontrer. Son grand frère, qui a pris la suite de son père dans l’exploitation familiale, a dû se confronter lui-même à une réalité agricole qui aurait pu le faire basculer… Le projet d’une fiction, inspirée de l’histoire de ma famille, a germé dès notre première conversation. Christophe et moi avons de nombreux points communs, nous sommes deux fils de la terre, le courant est de suite passé."


Edouard Bergeon ne savait pas écrire un scénario. Il a donc collaboré avec deux co-auteurs - Bruno Ulmer d’abord, Emmanuel Courcol ensuite - en partant d’une feuille blanche. "Je nourrissais les séquences, eux les mettaient en forme et donnaient toute l’envergure narrative. Ce n’est qu’à la toute fin que j’ai commencé à mon tour à écrire quelques scènes."


Dans ce contexte agricole difficile, les femmes sont assez exceptionnelles. Elles travaillent à l’extérieur pour faire bouillir la marmite, s’occupent des enfants, gèrent la comptabilité et sont aussi là pour soutenir leur conjoint. Pourtant, elles sont toujours la cible des critiques des anciens. Quand ça va mal, c’est de leur faute. "« La fumelle ! », comme mon grand-père les appelait. Pour lui, une femme ne peut pas gérer une exploitation agricole. Il n’a jamais accepté ma mère. Les femmes de la terre ont un rôle très important. Elles font le tampon entre des générations qui ne se comprennent pas, qui n’ont pas la même vision du métier, entre mari et fils. Ce sont des battantes. Quand Pierre dévisse dans le film, il faut beaucoup de force pour aller chez un psychiatre avec ses enfants et prendre la décision de faire interner son mari. Veerle Baetens, qui interprète Claire, la femme de Pierre, en rend merveilleusement compte", explique Edouard Bergeon.


Le hasard a joué un grand rôle dans le casting d'Au nom de la terre car Guillaume Canet a découvert le documentaire d'Edouard Bergeon en allumant sa télé. Il était en train de tourner Mon garçon lorsqu’il est tombé sur une rediffusion des « Fils de la terre ». Il en a aussitôt parlé à Christophe Rossignon avec l’idée d’en tirer une fiction qu’il aurait réalisée. « Le film est écrit, lui a répondu Christophe, et c’est moi qui vais le produire. » Guillaume Canet a lu le scénario et s’est aussitôt impliqué à fond. "Guillaume a tout de suite embrassé la cause agricole. La terre lui parle ; il connait les hommes qui la travaillent car il a grandi près d’eux (son père élevait des chevaux dans les Yvelines). Guillaume connait les paysans, leurs attitudes, la manière dont ils se tiennent, leur raideur, leur dureté face à la rigueur du travail. Fort de toutes ses connaissances et des informations complémentaires que je lui ai données sur mon père, Guillaume s’est construit un personnage de paysan plus vrai que nature", confie le metteur en scène.


Edouard Bergeon montre quelques images de son vrai père à la fin du film. La ressemblance avec Guillaume Canet est frappante. "En plus de la véracité dans laquelle s’est mis Guillaume, il a absolument voulu lui ressembler. Il est allé très loin ! Une moustache et surtout une calvitie. Et il n’était pas question de lui parler de prothèse !!! Nous avons beaucoup échangé ensemble pour arriver à cette transformation incroyable. La première fois que je l’ai vu en sortant du maquillage, j’ai cru revoir mon père ! Vraiment ! Ils ont une ressemblance physique troublante. À tous les niveaux, c’est une chance inestimable qu’un si grand comédien ait décidé d’incarner mon père avec une telle implication. Guillaume a été le meilleur compagnon que je pouvais imaginer tout au long de la fabrication du film."


Edouard Bergeon a tourné Au nom de la terre en deux étapes, quatre semaines l’été et quatre autres l’hiver. "En démarrant le second tournage, j’étais mieux préparé : toutes mes scènes étaient découpées, j’avais déjà monté la première partie du film, je savais ce qui marchait et ce qui ne marchait pas, le temps qu’il fallait pour préparer un plan, à quelle vitesse le plateau pouvait réagir et, surtout, j’ai retrouvé l’instinct qui me guide lorsque je tourne mes documentaires, que je cadre toujours moi-même. J’ai davantage et beaucoup mieux assumé ma mise en scène."



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