top of page

Cinéma | Dans les salles en septembre 2018 - SHÉHÉRAZADE

  • Photo du rédacteur: H-tag
    H-tag
  • 6 sept. 2018
  • 3 min de lecture

Shéhérazade est le premier long métrage de Jean-Bernard Marlin, qui avait auparavant signé deux courts : La Fugue et La Peau dure. C'est un fait divers survenu à Marseille en 2013 et centré sur un petit proxénète qui a donné envie au réalisateur de faire ce film. Il se rappelle : "Un adolescent de 16 ans, en fugue, est arrêté dans un hôtel de passe du centre-ville où il vit avec deux filles prostituées de son âge. Pendant plusieurs mois, ils vivent de l’argent de la prostitution. On l’accuse de proxénétisme. Eux, ils vivent une histoire d’amour. C’était assez violent entre eux, il y avait des coups échangés. Mais les protagonistes l’identifiaient bien comme une histoire d’amour. Cette histoire, je l’ai rencontrée plusieurs fois dans la rue, à Marseille. J’ai vu des jeunes filles prostituées se battre et tenter de survivre sur le trottoir pendant que leur copain était en galère. Certaines leur ramenaient même de l’argent en prison."


ree

Date de sortie 5 septembre 2018 (1h 52min)

De Jean-Bernard Marlin

Avec Dylan Robert, Kenza Fortas, Idir Azougli

Genre Drame

Nationalité Français


Le film :

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Zachary, 17 ans, sort de prison.

Rejeté par sa mère, il traîne dans les quartiers populaires de Marseille. C'est là qu'il rencontre Shéhérazade...



Pour écrire Shéhérazade, Jean-Bernard Marlin est revenu habiter dans la ville où il a grandi : Marseille. Il a ainsi passé plusieurs mois avec des jeunes femmes qui se prostituent dans le quartier de la Rotonde, où a eu lieu le fait divers. "Elles ont entre 16 et 24 ans, elles traînent en bande. Elles vivent dans des chambres d’hôtel du quartier. J’ai observé leur vie dans la rue, je leur ai demandé de me parler de leur vie amoureuse. Je me suis rendu compte que beaucoup d’entre elles étaient passées par des foyers. Ça s’inscrivait dans la continuité de mon travail, un documentaire et un court métrage sur un jeune de foyer. Au départ, ce n’était peut-être pas conscient, mais je sais aujourd’hui qu’à la base d’un projet, il y a toujours pour moi une exigence documentaire."


Pour faire en sorte que son film soit le plus réaliste possible, Jean-Bernard Marlin a, en plus de son travail de documentation, choisi des comédiens non-professionnels. Le metteur en scène confie : "Ils ont instinctivement le langage, les gestes des personnages. Leur visage raconte une histoire. Mon producteur, Grégoire Debailly, aime aussi les histoires ancrées dans le réel, avec une approche documentaire. Il produit les films de Samuel Collardey. Mais, avec Shéhérazade, je suis allé un peu plus vers la fiction."


A Marseille, Jean-Bernard Marlin a rédigé une première version de scénario assez documentaire. Le cinéaste est ensuite reparti à Paris et la scénariste Catherine Paillé lui a fait des retours. Elle a notamment apporté à cette histoire une sensibilité qui lui est propre, un côté poétique et aussi beaucoup de bon sens selon Marlin, qui précise : "Les dialogues étaient déjà très écrits parce que je connais le langage de ces jeunes, je connais leurs expressions, je les maîtrise même très bien. Ce qui ne m’a pas empêché, au tournage, de laisser parfois les jeunes improviser. Et puis une actrice m’a aussi aidé : elle connaissait bien les filles du quartier de la Rotonde, elle m’a dit ce qui sonnait juste ou pas dans leurs scènes."


Le casting de Shéhérazade a duré près de huit mois jusqu’à fin août 2017 - alors que le tournage démarrait en septembre. Comme le film était principalement centré sur les acteurs, Jean-Bernard Marlin et la directrice de casting Cendrine Lapuyade ont pris le temps qu’il fallait et ont essentiellement fait du casting sauvage. Ils ont cherché dans tous les quartiers de la ville pour dénicher les acteurs principaux du film, en passant par les foyers et les sorties de prison. Le réalisateur se rappelle :


"Dylan Robert, le comédien principal, est très proche de Zachary, son personnage. Je l’ai rencontré en casting, juste après sa sortie de prison de l’Établissement pénitentiaire pour mineurs de Marseille, le même que celui que l’on voit dans le film. Quand il sort de prison au début du film, il « rejoue » donc ce qu’il a vécu vraiment dans la vraie vie, trois mois auparavant, avec les mêmes surveillants de l’administration pénitentiaire... Avec les autres acteurs, j’ai recherché de la même façon cette coïncidence entre le réel et le scénario du film. Du coup, beaucoup d’acteurs jouaient leur propre rôle, y compris les avocats et les éducateurs que cela amusait beaucoup. La juge est jouée par une avocate."


Certains des acteurs sortaient de prison et avaient encore des jugements au tribunal pendant le tournage. Il y en a même un que Jean-Bernard Marlin allait chercher tous les matins en centre de détention, une prison pour les longues peines.



Commentaires


logo-htag-noir.png

L'actualité culturelle sans limite

bottom of page