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Cinéma | Dans les salles en novembre 2018 - SAUVER OU PÉRIR

  • Photo du rédacteur: H-tag
    H-tag
  • 25 nov. 2018
  • 4 min de lecture



Frédéric Tellier revient sur l'idée de raconter une histoire dans l’univers des sapeurs-pompiers de Paris, puis des grands brûlés. "J’ai eu connaissance de « faits divers », et j’ai été profondément marqué par les histoires très fortes de sapeurs-pompiers auxquels il était arrivé de graves accidents. Jusqu’ici, le plus souvent, j’étais entré dans mes projets de films par l’histoire dont la dramaturgie était déjà là : pour Sauver ou périr, j’avais le fond, le sujet, les étincelles de départ. Mais pas immédiatement l’histoire. Les tragédies vécues par ces pompiers anonymes ou les différents grands brûlés que j’ai pu rencontrer par la suite m’ont apporté le contexte. J’ai trouvé des articulations et des repères dramaturgiques en projetant un personnage, un pompier, au service des autres qui aurait tout, et qui se retrouverait grand brûlé, miraculé, mais qui perdrait tout, et qui devrait réapprendre à vivre. L’intérêt de cette histoire qui commence au coeur des pompiers est qu’elle place les curseurs au maximum : avec le personnage, on est d’emblée dans l’excellence, l’exigence, l’altruisme, la solidarité et, quand tout bascule, on passe dans la douleur physique et morale la plus brutale. Cette double polarité prépare de façon très intéressante la résolution de l’histoire. J’aime proposer des histoires qui englobent le spectateur, le mettent à l’épreuve, et le projettent dans le destin de mes personnages."


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Date de sortie 28 novembre 2018

De Frédéric Tellier

Avec Pierre Niney, Anaïs Demoustier, Vincent Rottiers

Genre Drame

Nationalité Français (1h 56min)


Le film :

Franck est Sapeur-Pompier de Paris. Il sauve des gens. Il vit dans la caserne avec sa femme qui accouche de jumelles. Il est heureux. Lors d’une intervention sur un incendie, il se sacrifie pour sauver ses hommes. A son réveil dans un centre de traitement des Grands Brûlés, il comprend que son visage a fondu dans les flammes. Il va devoir réapprendre à vivre, et accepter d’être sauvé à son tour.



Le cinéma qui anime le réalisateur Frédéric Tellier est un cinéma de transmission, plus que de distraction pure. "Dans les récits qui m’attirent, il faut qu’il y ait une histoire et un sujet : depuis très longtemps, j’avais envie de parler de la quête de l'identité, du sens de la souffrance, et de la permanente (re)construction des êtres. J’ai lu et relu au moins dix fois le livre de Job pendant l’écriture du scénario et je reste obnubilé par la force de la vie et par le questionnement de savoir comment vivre avec le mal au sens de la souffrance, de l’épreuve de vie. C’est une question universelle : chaque être peut voir sa vie basculer irrémédiablement par un accident ou une perte brutale et devoir surmonter l’épreuve, le traumatisme, se réinventer et vivre. Et puis, la quête de l’identité est aussi une question centrale dans ma vie : qui est-on vraiment quand on est dénudé de toute enveloppe sociale, éducative, professionnelle, l’enveloppe des hasards de la vie, du conditionnement de la vie ? Enfin, j'avais aussi envie de raconter une histoire d'amour. C’est tout cela mis bout à bout qui a produit les premières étincelles de ce récit."


Pour Frédéric Tellier, la priorité a été la psychologie : "J’ai d’abord passé beaucoup de temps avec des médecins, lu de nombreux documents et fait beaucoup de recherches sur Internet. Très vite, j'ai été en contact avec des psychologues, des psychiatres, des centres spécialisés de grands brûlés : l’hôpital Saint-Louis à Paris, le centre hospitalier spécialisé Montperrin à Aix-en-Provence, et le centre de réadaptation Coubert en banlieue parisienne où nous avons d’ailleurs tourné plusieurs scènes de la partie centrale du film. J’ai discuté avec des chefs de service, des médecins, des personnels soignants, des accidentés, et avec le Professeur Mimoun du service des grands brûlés de Saint- Louis.


Mon co-scénariste connaissait une psychiatre avec qui nous avons beaucoup travaillé : elle avait accompagné un pompier grand brûlé, et a été pour nous une formidable source d'informations. Dans un second temps, avec la production, nous nous sommes rapprochés de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris pour toute la partie logistique des pompiers. Mais l’histoire de ce film est avant tout celle d'un grand blessé de la vie qui se relève, qu'il soit pompier ou pas. Pendant le préfinancement du film, j’insistais et j’expliquais ce que je fais dire à mon personnage principal : tout le monde connaît un effondrement personnel, finit par avoir un accident de la route, un cancer, une maladie, ou par perdre quelqu’un… Nous sommes ou serons tous, à un moment, des grands blessés, des naufragés de la vie ; explorer nos malheurs nous fait prendre conscience de nos bonheurs. Comment définiriez-vous le personnage de Franck ?"


La préparation physique a été très importante pour Pierre Niney : "Je voulais m’étoffer, changer de silhouette et faire ce que fait vraiment un pompier de Paris. Pour y parvenir, il n’y avait rien de mieux que de vivre avec eux à la caserne et d’être en immersion totale à la brigade des sapeurs-pompiers ! J’ai donc participé à la fameuse montée de planches, aux montées de cordes, au port du matériel, à l’entraînement quotidien… J’ai aussi travaillé avec un coach sportif et une nutritionniste : j’ai pris près de 9kg en muscles pour la première partie du film. Que je devais ensuite perdre le plus vite possible pour incarner l’après-accident. C’était un réel challenge physique. Je devais stopper nette la musculation et je ne buvais plus que des jus, pendant un mois et demi !


Mais pour les deux parties du film je voulais faire ces transformations : changer mon corps, ma démarche, ma manière de porter les vêtements… pour être au plus près du personnage. J’ai aussi passé du temps avec les pompiers en interventions et je les ai accompagnés de nuit dans le camion. Au cours de ces interventions, j’ai été confronté à beaucoup de choses et de situations qui m’ont profondément marqué… et que ces pompiers affrontent depuis qu’ils ont 18 ans (voire moins) : un dépressif qui menace de se jeter de son balcon, une overdose, un accidenté de la route etc. Je devais appréhender tous ces événements graves qui sont leur quotidien. Mais j’ai été fasciné par leur lucidité sur ce qui prime dans la vie, et par ce contraste saisissant, dont nous parlons dans le film, entre leur grande jeunesse et cette réelle maturité", confie le comédien.





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