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Cinéma | Dans les salles en mars 2018 - EVA

  • Photo du rédacteur: H-tag
    H-tag
  • 16 mars 2018
  • 3 min de lecture

Eva est une adaptation du roman de James Hadley Chase, n°6 de la célèbre collection Série Noire. Paru en 1946, le livre est situé aux Etats-Unis - pays que l’écrivain anglais ne connaissait pas, se documentant pour chaque ouvrage via des cartes routières américaines... "J’ai lu le livre pour la première fois quand j’avais treize ou quatorze ans. Au moment où j’ai commencé à me dire avec fermeté que je serai cinéaste. Mon père lisait les « Série Noire » au kilo ! Et celui-là était un peu caché, un peu derrière, donc il m’a immédiatement attiré. Il m’est toujours resté comme un film possible : j’en ai parlé à deux ou trois reprises, sans que jamais l’idée s’impose de mener cela un peu plus loin, ou que des producteurs volontaires s’en saisissent", raconte Benoit Jacquot.


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Date de sortie 7 mars 2018

Genre Drame

Nationalités Français, Belge (1h 40min)


Le film :

Tout commence par une tempête de neige. Eva, troublante et mystérieuse, fait irruption dans la vie de Bertrand, écrivain prometteur. Cette rencontre va bouleverser Bertrand jusqu’à l’obsession et le fera glisser jusqu’à sa perte.



Le roman Eva a déjà été porté à l'écran en 1962, de façon très libre, par Joseph Losey. C’est Jeanne Moreau qui jouait Eva. "Le film a été problématique dans le parcours de Losey. Il a fait l’objet de conflits violents avec ses producteurs. Tel qu’il est sorti, il ne ressemblait pas tout à fait à ce qu’avait rêvé le cinéaste. À l’époque, j’étais encore un très jeune cinéphile, mais il m’avait marqué. Une fois que j’ai dit ça, c’est toujours la même chose : ce n’est pas la première fois que je prends comme point de départ un livre qui a déjà fait l’objet d’un film - c’était le cas, par exemple, du Journal d'une femme de chambre- et à chaque fois ma démarche, sans que ce soit un calcul, est d’oublier les films existants", confie Benoît Jacquot.


Eva marque la sixième collaboration entre le cinéaste Benoît Jacquot et la comédienne Isabelle Huppert après Villa Amalia (2008), La Fausse Suivante (1999), Pas de scandale (1998), L'école de la chair (1998), et Les Ailes de la colombe (1980).

"Avant Les ailes de la colombe", se rappelle aussi le cinéaste, "on avait eu l’envie de faire un film qui empruntait beaucoup à Mademoiselle Julie, de Strindberg. Et puis Isabelle Huppert est partie tourner La Porte du Paradis... Je me rappelle comme si c’était hier la première fois où je l’ai filmée, et je n’aperçois aucune différence profonde avec le tournage d’Eva. Ce qu’apporte Isabelle comme actrice, et qui est très singulier, n’appartient qu’à elle et elle l’apportait dès ses débuts."

"Ce qui n’a pas changé", explique Isabelle Huppert, "c’est ce que j’éprouve quand Benoît me filme : confiance, confort, plaisir, mystère, complicité, ambiguïté, mélancolie… un cocktail addictif qui me donne envie, qui nous donne envie de nous retrouver."


Le tournage d’Eva a eu lieu dans les premiers mois de 2017, entre Paris et la province, précisément, pour une partie de l’action, dans une Haute- Savoie encore enneigée. "Ce que je trouvais intéressant dans Eva, de Joseph Losey", raconte Gaspard Ulliel, "c’est qu’il se passe à Venise, une ville pleine de mystères, qui est un personnage à part entière. Cette dimension semblait faire un peu défaut à notre projet, mais quand je suis arrivé à Annecy, j’ai compris que c’était tout aussi fort : un paysage dramatique, avec un lac entouré de hautes montagnes qui sont comme une prison pour les personnages, et puis l’hiver, la neige."

Dans ce cadre a priori idyllique, Eva trouve les ingrédients du film noir : un lac profond, aux eaux trop calmes qui cachent d’insondables mystères, un casino où pourrait se jouer, comme à la roulette, le destin de chacun, des routes qui serpentent, devenant espace mental sinueux, la neige la nuit, qui brouille la vue des personnages, masquant à la fois leur chemin et leur avenir.

"Il fallait que cette histoire se passe ailleurs qu’à Paris", raconte Benoit Jacquot. "Au moment où je commençais à penser au film, il se trouve que j’avais à faire à Annecy, que je ne connaissais pas : faisant le tour du lac, montant dans l’arrièrepays, je me suis dit que ça devrait se passer là. Et je n’ai pas résisté à ce qui, dans le livre, amène à une conduite du récit qui est celle du thriller. Les acteurs m’y emmenaient : ils ont en commun une certaine simplicité, une certaine évidence de leurs gestes qui font surgir a contrario une opacité de fond, pour moi très énigmatique."


Voici la bande annonce de ce film :






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