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Cinéma | Dans les salles en mai 2019 - VENISE N'EST PAS EN ITALIE


Avec Venise n'est pas en Italie, Ivan Calbérac adapte son roman du même nom paru chez Flammarion en 2015, qui a ensuite donné lieu à une pièce de théâtre. Le cinéaste et romancier avait déjà porté à l'écran sa pièce à succès L'Étudiante et Monsieur Henri avec Claude Brasseur et Noémie Schmidt. Il se rappelle :


"J’avais dès le départ conscience que je développais une matière propice à une adaptation cinématographique. Je ne m’attendais pas en revanche à ce que le texte devienne aussi le support d’une pièce de théâtre, ce qui est pourtant arrivé après la prestation de Thomas Solivérès à la soirée de lancement du roman, où il avait lu des extraits du livre en incarnant tous les personnages. Ce passage par la scène s’est révélé aussi excitant que profitable : d’une part, il a démontré l’impact que l’histoire pouvait avoir sur un public. Il m’a en outre permis d’éprouver les séquences obligatoires du récit, de tester aussi l’humour des situations, des répliques, une salle de théâtre qui rit ou ne rit pas se révélant un indicateur à la fois fiable et assez impitoyable... "



Date de sortie 29 mai 2019 (1h 35min)

De Ivan Calbérac

Avec Benoît Poelvoorde, Valérie Bonneton, Helie Thonnat

Genre Comédie

Nationalité Français



Le film:

La famille Chamodot est fantasque et inclassable. Bernard, le père, un peu doux-dingue, fait vivre tout le monde dans une caravane, et la mère, Annie teint les cheveux de son fils Émile en blond, parce que, paraît-il, il est plus beau comme ça !!! Quand Pauline, la fille du lycée dont Émile est amoureux, l’invite à Venise pour les vacances, l’adolescent est fou de joie. Seul problème, et de taille, les parents décident de l’accompagner avec leur caravane, pour un voyage aussi rocambolesque qu’initiatique



La sortie du roman au Livre de Poche a constitué pour Ivan Calbérac l’occasion d'effectuer quelques corrections en fonction de ce vécu scénique, qui fut parallèlement le moment de l’explosion des ventes du livre (ayant dépassé les 120 000 exemplaires). "C’est donc instruit de toutes ces expériences que je me suis lancé, accompagné de mes producteurs dans l’adaptation cinématographique, car j’avais encore une frustration par rapport à cette histoire en partie autobiographique, un besoin de donner chair à ces personnages. J’avais en outre toujours rêvé de tourner un road-movie", précise le metteur en scène.


Le tournage de Venise n'est pas en Italie a nécessité beaucoup de déplacements, sur des lieux différents, dont des aires d’autoroute impossibles à fermer pour les seuls besoins du film... Mais le défi le plus important a été de tourner à Venise, où tout est plus compliqué en termes de logistique. "La configuration de la ville oblige à transporter le matériel à bord de petites barges, peu rapides... Là, il fallait surtout de la patience ! Sur la place Saint-Marc, par exemple, nous n’avions le droit de tourner que de 7h à 9h du matin. Après, l’afflux de touristes n’est plus gérable. Et comme la ville est un véritable labyrinthe, on a même égaré Benoît pendant quelques heures", se rappelle Ivan Calbérac.


Ivan Calbérac voulait réaliser un film qui sente les vacances d’été, qui donne envie de s’évader et rouler vers le Sud. Côté références visuelles, le réalisateur avait en tête Little Miss Sunshine. Il confie : "Avec Vincent Mathias, le chef opérateur, on a réfléchi à une image ensoleillée, un peu saturée, pour la partie française, et sur les routes. Quant à Venise, c’est un décor tellement sublime qu’il n’y a pas grand-chose à faire... Mais on a voulu aussi montrer une autre facette de la ville, son camping de l’autre côté de la lagune, au bord d’une usine, sous le couloir aérien... Et qui existe vraiment tel quel !"


Ivan Calbérac a choisi d'appeler son film Venise n'est pas en Italie par rapport à une chanson de Serge Reggiani sur un couple qui n’a pas les moyens de partir en voyage : "Venise n’est pas là où tu crois... Venise aujourd’hui c’est chez toi, c’est où tu vas, c’est où tu veux... C’est l’endroit où tu es heureux... ». J’aime cette façon de signifier que le bonheur est en nous, et non à l’extérieur, comme on passe pourtant sa vie à le chercher.


Pour cette adaptation, Ivan Calbérac a cherché à se dégager le plus possible de la forme littéraire initiale de son oeuvre, du dialogue intérieur du héros, en limitant au maximum la voix off. Ensuite, il a rééquilibré le poids des personnages dans la narration et glissé d’un récit centré sur un adolescent à l’histoire d’une famille (même si Émile en demeure le pivot). Il précise :


"J’ai donc développé les personnages des parents, Bernard et Annie, parfois dans des séquences où Émile ne serait pas présent, afin de leur donner un éclairage supplémentaire, développer de l’ironie dramatique, et du conflit. Le personnage de Bernard, père fantasque et totalement imprévisible, oscille sans cesse entre adjuvant et opposant à son fils adolescent. Les autres membres de la famille, comme la mère, Annie, aimante mais sérieusement névrosée, et le grand frère, Fabrice, toujours prêt à en découdre, ont gagné en présence, pour compliquer la tâche du héros. J’ai aussi créé d’autres personnages, qui interagissent avec les parents, à travers de nouvelles séquences de comédie qui là encore contrarient les objectifs d’Émile et renforcent le décalage de cette famille avec le monde extérieur. Enfin, j’ai cherché à affirmer le mélange des genres intrinsèque au projet : comédie - parfois débridée - et récit initiatique. Les protagonistes vont en effet être confrontés à une série d’épreuves, qui vont les forcer à grandir, à se métamorphoser."




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