top of page
  • Photo du rédacteurH-tag

Cinéma | Dans les salles en juillet 2019 - PREMIER DE LA CLASSE

Premier de la classe est le premier long-métrage en tant que réalisateur de Stéphane Ben Lahcene. Le cinéaste a fait des études de sciences politiques dans lesquelles il s'est vite ennuyé et qui lui ont directement amené à écrire pour des programmes comme Le vrai journal sur Canal + ou Caméra café sur M6 et Samantha sur France 2. "Je suis ensuite passé à des formats plus longs, toujours en télé, et enfin à l’écriture de scénarios pour le cinéma. J’ai travaillé entre autre avec Olivier Baroux sur L’italien avec l’idée qu’un point de vue sociétal pouvait aussi déboucher sur une comédie, comme dans Premier de la classe… Avec mon producteur Mikaël Abecassis, nous avons décidé de travailler sur l’idée d’un gamin insouciant, qui trafique ses bulletins et qui triche à l’école, mais qui finit par être dépassé par ses propres mensonges et rattrapé par la réalité."



Date de sortie 10 juillet 2019 (1h 22min)

De Stéphane Ben Lahcene

Avec Mutamba Kalonji, Pascal NZonzi, Michèle Laroque

Genre Comédie

Nationalité Français


Le film:

Abou, 14 ans, fait la fierté de son père. Contrairement à ses 3 frères, il est « 1er de sa classe ». Enfin, c’est ce qu’il fait croire. En vérité, Abou est surtout le roi du mensonge et du bulletin truqué!

Quand arrive la première réunion parents-profs, il va monter le plus gros mytho de sa vie : recruter des faux profs parmi ses connaissances du quartier pour faire face à son vrai père, pendant que ses vrais profs rencontreront son faux père. Ca devrait être facile…en théorie!



L’action du film a lieu au coeur de la communauté malienne mais ça aurait tout aussi bien pu être des Maghrébins ou des Bretons, selon le réalisateur Stéphane Ben Lahcene. "Je viens moi-même d’une famille d’immigrés, même si je suis de la troisième génération. Et j’ai vécu ma jeunesse dans une cité qui ressemble à celle des Keita. Je connais donc l’importance de l’idée de s’en sortir… Le père d’Abou martèle ça avec une vraie profondeur parce qu’il sait concrètement ce que ça signifie. Au milieu du film, il a ces mots : « Moi, j’ai quitté la misère avec mes pieds. Toi, tu vas la quitter avec ta tête. Tu es ma fierté » et ça a une grande valeur à ses yeux… Quant à la fracture enfants-parents, nous l’abordons par exemple avec la scène de ce boubou porté par le père d’Abou pour la réunion avec les profs. Pour son fils, sortir accompagné de son père qui porte cette tenue traditionnelle à l’effigie des présidents français de la République, c’est la honte assurée. Mais Konan (dit « le barbare » pour ses fils) n’est pas né sur le même continent ni à la même époque…", explique le cinéaste.


Premier de la classe traite de cette période compliquée de l’adolescence, du rapport à soi, aux autres et à l’éveil des sentiments. À cet âge-là, pour un garçon, ce qui compte ce sont les parents, l’école, les potes et les nanas, d'après le réalisateur Stéphane Ben Lahcene. "Il me semblait important que ces quatre paramètres soient au coeur de l’histoire. C’est aussi pour ça que j’ai voulu que l’acteur qui joue Abou soit réellement un ado de 14 ans et non pas, comme dans beaucoup de films, un mec de 18 ans qui ressemble à un ado… Croyez-moi, c’est beaucoup plus difficile à caster et à diriger, mais c’est primordial… D’ailleurs, J’ai voulu inverser les codes habituels entre les filles et les garçons. Tanja est une gamine plus déterminée que celles que l’on montre habituellement et a contrario, Abou, est un gamin un peu pataud. Ça m’amusait que ce ne soit pas le « héros » qui parte à la recherche de la princesse ! C’est ma pierre à l’évolution des moeurs !"


L’aspect visuel du film est très soigné, ce qui n’est pas toujours le cas dans les comédies françaises. Pour Stéphane Ben Lahcene, c’est l’attention portée à tous les niveaux, du script au tournage, en passant par la musique et la post-production qui fait la valeur d’un film. Le cinéaste a été extrêmement vigilant sur tous les sujets : le choix et la direction d’acteur mais aussi les costumes, les décors ou la lumière pour que nous soyons dans une comédie du réel. "Quand on me dit que c’est beau, je réponds tant mieux, d’autant qu’il fallait aussi que ce soit vrai et parfois moche ! Un vrai beau moche en quelque sorte. Quant aux lieux où habitent les personnages ou leurs vêtements, j’ai aussi fait très attention à ce que tout soit cohérent sociologiquement. Abou ne peut pas être habillé comme son pote syrien qui vient d’arriver en France ou comme son pote Esteban, un peu plus aisé. La maison de Mme Martin, en banlieue pavillonnaire, ne peut pas non plus ressembler à l’appartement d’Abou même si elle est juste à côté de sa cité. Les différences sont mineures à l’image mais elles sont fondamentales. Il y a plein de films où ces considérations sont un peu délaissées : on veut que ce soit juste joli à l’écran", déplore le réalisateur.


C’est Pascal NZonzi, célèbre André Koffi de la saga du Bon Dieu, qui joue Konan, le père d’Abou. Le rôle était écrit pour lui dès le début. "Je me souviens que son nom était noté dans la toute première version du synopsis ! Je trouvais que Pascal avait à la fois quelque chose de généreux, d’impressionnant et de bourru : la figure tutélaire du père africain. Je lui ai dit que je voulais du réel et pas une farce. Lui m’a confié que ce personnage lui rappelait exactement l’attitude et les mots de son propre père sur l’école, les valeurs, la transmission… Pascal est un formidable comédien et il apporte beaucoup à son rôle et au film. Sa prestation rend son personnage universel. En quelque sorte, il est notre père à tous", déclare Stéphane Ben Lahcene.



3 vues0 commentaire
bottom of page