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Cinéma | dans les salles en décembre 2018 - PUPILLE



Jeanne Herry a choisi pour son deuxième long métrage de se pencher sur l'adoption et plus précisément sur la période où l'enfant est remis à l'adoption, rarement évoquée au cinéma selon elle. S'il ne s'agit pas d'un sujet qui la touche directement, une de ses amies a adopté un enfant. Cet événement lui a donné envie de se renseigner sur le processus : "Je suis partie dans le Finistère où j’avais un contact. J’y suis allée plusieurs fois et j’ai compris que la tâche de ces travailleurs sociaux était de trouver des parents pour un bébé, pas de trouver un enfant pour des parents en manque : ce fut une révélation. J’ai trouvé des dispositifs de fiction intéressants dans la matière documentaire. Ces séquences de face-à-face, le fait de parler sans arrêt au bébé, car Françoise Dolto est passée par là, tout ce que je découvrais représentait de futures pépites de mise en scène".



Date de sortie 5 décembre 2018

De Jeanne Herry

Avec Sandrine Kiberlain, Gilles Lellouche, Élodie Bouchez

Genre Drame

Nationalité Français (1h 47min)


Le film :

Théo est remis à l'adoption par sa mère biologique le jour de sa naissance. C'est un accouchement sous X. La mère à deux mois pour revenir sur sa décision...ou pas. Les services de l'aide sociale à l'enfance et le service adoption se mettent en mouvement. Les uns doivent s'occuper du bébé, le porter (au sens plein du terme) dans ce temps suspendu, cette phase d'incertitude. Les autres doivent trouver celle qui deviendra sa mère adoptante. Elle s'appelle Alice et cela fait dix ans qu'elle se bat pour avoir un enfant. PUPILLE est l'histoire de la rencontre entre Alice, 41 ans, et Théo, trois mois.


Si le titre Pupille évoque bien sûr un enfant placé sous la responsabilité de l'État, il renvoie également au regard, comme l'explique la réalisatrice : "Je portais beaucoup d’attention à la place de mon regard d’ailleurs, je me suis demandé tout au long de la réalisation quel était mon point de vue, sur chaque séquence, et comment, et d’où regarder chaque personnage. Et aussi où regardait chaque personnage".


Les acteurs ont joué avec des bébés en plastique car la réalisatrice ne souhaitait pas mettre de vrais bébés dans des situations potentiellement traumatisantes : "Comme c’est un film qui met en scène la réceptivité des bébés au langage verbal, il n’était pas question de prendre des risques, de les mettre dans [...] des scènes où ils auraient entendu 'ta mère n’a pas voulu de toi', etc".


Pour le rôle interprété par Gilles Lellouche, la réalisatrice s'est inspirée d'un vrai assistant familial qui exerce en Bretagne. Jeanne Herry a porté son choix sur Lellouche car elle souhaitait "un homme un peu viril, qui a incarné une masculinité crâne au cinéma, c’était l’assurance d’un étonnement pour moi et le spectateur, d’une image forte". De son côté, l'acteur était ravi de se glisser dans la peau de ce personnage : "[...] ce qui me désole c’est lorsqu’on me voit comme un macho ou même un « hétéro-beauf », comme j’ai pu le lire il y a quelques années. Mon personnage dans Pupille était écrit avec une telle bienveillance que je me suis glissé dans un bloc de tendresse et de délicatesse qui ne va pas sans angoisse, sans doute".




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