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Cinéma | Dans les salles en décembre 2018 - MARCHE OU CRÈVE

  • Photo du rédacteur: H-tag
    H-tag
  • 1 déc. 2018
  • 4 min de lecture


Née en 1974 à Paris, Margaux Bonhomme commence à faire de la photographie à l’âge de 14 ans. Elle travaille auprès de photographes de Magnum et de Rapho qui lui permettent de découvrir le reportage, mais c’est par le cinéma, à la London Film School, qu’elle acquiert la maîtrise technique de l’image. De retour à Paris en 1998, elle devient directrice de la photographie en fiction et en publicité, tout en continuant son travail photographique personnel, qu’elle expose à Paris et à Arles. Un Certain dimanche, son premier court-métrage réalisé en 2009, raconte une chronique amoureuse entre deux jeunes adolescentes et lui permet d’aborder les thèmes qui la touchent particulièrement : l’inquiétude, la rupture, et la fin de l’enfance. Le film est sélectionné dans des festivals à travers l’Europe, et obtient le Prix du Public au Festival de Pontault Combault. Elle écrit et réalise La Voix de Kate Moss en 2012, une comédie qui critique l’image de la femme véhiculée en publicité, milieu où Margaux Bonhomme travaille en tant que réalisatrice. Ce film est récompensé par le Prix du Public au Festival du film de Montpellier. En 2011, elle réalise le court documentaire Bel Canto, sur un jeune handicapé qui veut s’insérer dans une chorale et devient chanteur. Le sujet lui tient particulièrement à coeur, Margaux ayant grandit avec sa soeur polyhandicapée, Sylvie. Elle décide ensuite d’aborder ce sujet personnel plus frontalement à travers son premier long-métrage Marche ou crève.


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Date de sortie 5 décembre 2018 (1h 25min)

De Margaux Bonhomme

Avec Diane Rouxel, Jeanne Cohendy, Cédric Kahn plus

Genre Drame

Nationalité Français


Le film :

Elisa, une adolescente fougueuse et passionnée, veut profiter de l’été de ses 17 ans sur les pentes escarpées du Vercors où elle a grandi. Mais sa mère quitte la maison et la laisse seule avec son père pour s’occuper de sa sœur handicapée. Une responsabilité de plus en plus lourde qui la fait basculer de l’amour à la haine, jusqu’à perdre pied.



Marche ou Crève est l’histoire d’Elisa, une jeune femme qui devrait être sur le point de partir, de quitter sa famille et qui pourtant n’y parvient pas. Cette famille a longtemps été unie par rapport au monde extérieur : elle a fait face aux regards malveillants, aux injonctions des éducateurs, à la fatalité annoncée du handicap très lourd de Manon, la soeur aînée. "J’ai choisi de raconter cette histoire d’un point de vue unique, celui d’Elisa, et de traverser son rapport au monde, son conflit de loyauté vis à vis de son père, sa prise de conscience progressive d’une situation qui devient de plus en plus intenable. J’ai voulu que sa relation à Manon soit à la fois douce et violente, vivante et mortifère. La répétitivité des scènes quotidiennes avec Manon nous fait comprendre l‘impuissance et la rage qui l’accompagne, et consolide l’étau d’Elisa, qui va peu à peu perdre pied jusqu’à la séquence du lac où elle pense à noyer sa soeur. J’ai voulu que sa relation au père soit aussi immédiatement complice et solidaire. Elisa se range du côté de François, contre sa mère, elle est le bon petit soldat de son père et y trouve une place qu’elle a toujours eu du mal à trouver. Elle est persuadée que le père veut et fait le bien de Manon. Elle s’apercevra que le combat qu’il mène (et continuera sans doute de mener) est perdu d’avance : Manon ne peut pas aller mieux. Le handicap exacerbe les liens affectifs et pose de manière plus générale la question du poids de ces attaches, de la culpabilité, de la jalousie, de la séparation. On ne peut pas s’empêcher d’aimer son frère ou sa soeur, mais à quel prix ? C’est la question que traverse Elisa dans le film", explique la réalisatrice Margaux Bonhomme, qui s'est inspirée de sa propre expérience pour ce film.


Jeanne Cohendy, la comédienne qui interprète Manon, est absolument extraordinaire dans Marche ou crève. "J’étais formidablement accompagnée dans cette recherche par la directrice de casting, Adelaïde Mauverney. J’ai longtemps imaginé tourner avec une personne réellement handicapée. Je pensais pouvoir adapter le scénario en fonction de son handicap. J’ai commencé mes recherches tout en auditionnant parallèlement des comédiennes et compris que, sauf à me lancer dans cinq ou six ans de réécriture et de travail avec la personne, non seulement je n’y parviendrais pas, mais, qu’en plus, j’allais sans doute imposer à cette femme des situations désagréables. Jeanne est arrivée à ce moment là et elle dépassait ce que j’avais imaginé possible. La réalité était mieux que le fantasme : elle était Manon, et même beaucoup plus Manon que celle du scénario. C’était magique.


Pendant un an et demi, quotidiennement, Jeanne a travaillé sa démarche, sa posture, ses mains, son regard, sa voix. Cela a été une longue préparation rigoureuse, sous les conseils avisés de psychomotriciens, la professeur de chant de Jeanne, Françoise Rondeleux, et une coach, Danny Héricourt. Dès que je voyais que quelque chose me semblait faux, nous retravaillions. Elle devait non seulement devenir le personnage mais aussi acquérir une vraie confiance en elle dans ce travail : c’était capital sur la durée. J’ai compris progressivement que Manon, c’était vraiment ma soeur, et que Jeanne, avec sa sensibilité, sa générosité, et son talent, voulait bien lui prêter sa voix et son corps. Cependant, Jeanne ne devait pas imiter les gestes d’une personne handicapée, mais l’incarner. Sinon, ça aurait sonné fabriqué et faux. Pour cela, il fallait qu’elle trouve en elle-même les handicaps qu’elle pourrait faire ressortir", confie Margaux Bonhomme.



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